Grand favori de la Flèche wallonne, Tom Pidcock se veut très ambitieux : “Il peut gagner les cinq monuments”
Selon son coach, le Belge Kurt Bogaerts, Tom Pidcock peut s’imposer partout, ou presque.
- Publié le 17-04-2024 à 06h39
Gagner les trois classiques ardennaises, tel est l’objectif de Tom Pidcock (24 ans) à court terme. Vainqueur de l’Amstel dimanche, celui qui a gagné la Flèche brabançonne il y a trois ans et les Strade Bianche en 2023 ne cache pas son objectif élevé. Kurt Bogaerts, son entraîneur belge depuis 2018, est convaincu qu’il peut y parvenir “même si ce n’est pas encore la meilleure version de Tom”.
Le 1er avril, les images venant du Pays basque montraient qu’il avait fallu porter Tom Pidcock, incapable de marcher après sa chute lors de la reconnaissance du chrono. Et quatorze jours plus tard, il gagne l’Amstel Gold Race. Cela vous a-t-il surpris ?
”Non, pas vraiment. Tom a une très bonne faculté de récupération. Comme il n’y avait pas de fracture, il a pu remonter sur le vélo trois jours seulement après la chute. Il m’a impressionné par son calme. Il ne s’est jamais dit qu’il allait entamer un contre-la-montre pour être opérationnel à l’Amstel. Pour lui, la victoire aux Pays-Bas demeurait un objectif réalisable.”
Comment a-t-il compensé le manque de compétition lié à son forfait pour le Tour du Pays basque ?
”En s’entraînant très dur et en participant à Paris-Roubaix. Ça lui a fait un bien fou. Physiquement et mentalement. Avoir fait bonne figure dans l’Enfer du Nord une semaine après son accident l’a convaincu que tout était en ordre pour la semaine ardennaise.”
Il a été fort discret en début de saison. Était-ce délibéré ?
”Oui. On a établi son programme pour qu’il atteigne un pic de forme cette semaine-ci. Il est monté en puissance jusqu’à gagner l’Amstel Gold Race.”
Cette victoire était donc un objectif concret pour lui ?
”Oui. Les résultats passés (2e en 2021 et 3e en 2023) nous avaient donné la conviction qu’il pouvait remporter cette classique.”
Bien sûr qu’on aimerait que Tom réalise en Ardenne ce que van der Poel a réussi lors des classiques pavées.
Maintenant, il va enchaîner avec la Flèche wallonne et Liège-Bastogne-Liège. Rêve-t-il d’un triplé ?
”Bien sûr qu’on aimerait que Tom réalise en Ardenne ce que van der Poel a réussi lors des classiques pavées, mais ce ne sera pas évident. Je pense, en tout cas, qu’il est en mesure de se mêler à chaque fois à la lutte pour la victoire.”
Il se présente comme le grand favori au départ de la Flèche wallonne…
”Pour moi, il est un des prétendants à la victoire, pas le grand favori. N’oubliez pas que la Flèche est une course particulière qui peut se jouer sur des détails, comme un mauvais placement dans le dernier virage. Mais son succès à l’Amstel lui a enlevé de la pression. Ce qui arrivera maintenant sera du bonus.”
On le sent très focalisé sur cette course dont il a déjà reconnu le final à plusieurs reprises…
”Oui, plus tu grimpes le mur de Huy à l’entraînement, moins de risques tu auras de te planter le jour J. On sait à quel point est important de bien se placer et d’attaquer au bon moment. À la Flèche, il faut vraiment rouler juste.”
Tom est-il au sommet de sa forme ?
”On a fait en sorte qu’il soit le mieux possible mais ce n’est pas encore la meilleure version de Tom. Il a encore une marge de progression.”
Que doit-il améliorer ?
”C’est difficile à dire mais je sens qu’il peut être un peu plus fort. Disons qu’il a pris un peu de retard en ne participant pas au Tour du Pays basque.”
Dimanche à Liège, il devra se mesurer à van der Poel et Pogacar. Qui est votre favori ?
”Sans aucun doute, Pogacar. Il a déjà gagné La Doyenne (2021). Et s’il détient toujours la forme des Strade Bianche, il ne sera pas facile à battre. J’attends de lui qu’il prenne la course en main. Tom devra, alors, être en mesure de lui répondre. Quant à Mathieu, s’il est à 100 %, il luttera pour la gagne, c’est certain.”
Quel serait le scénario idéal pour Pidcock ?
”Arriver seul. Mais en cas de sprint d’un petit groupe, il ne doit craindre personne. Il a déjà montré qu’après des longues courses, il est très efficace. Il ne doit, en tout cas, pas avoir peur d’emmener Pogacar et van der Poel jusqu’au sprint.”
Comment se fait-il que Tom soit aussi polyvalent ?
”Il y a le talent et la morphologie, bien sûr. Mais son tempérament participe à sa polyvalence. Tom aime bien varier les plaisirs et ça lui réussit bien. Il arrive à faire un résultat à Roubaix (17e) sans préparation spécifique. Je suis persuadé qu’il peut viser la victoire dans les cinq monuments, même si ce sera loin d’être évident. On va aussi voir comment sa carrière va évoluer.”
Quel sera son objectif au Tour ?
”Peut-être une bonne place au classement général. Mais on doit encore en parler.”
Et puis, il y aura les Jeux. Voudra-t-il conserver son titre en VTT ?
”Oui, Tom aimerait combiner mountainbike et course sur route.”